La FEB déplore profondément l’annonce ce jeudi de la mise en œuvre effective des mesures tarifaires américaines sur l’importation d’acier et d’aluminium européen, y compris de nos producteurs belges, à partir du 1er juin. Elle met en garde contre tout risque d’escalade.
Le président américain a confirmé aujourd’hui l’imposition de taxes additionnelles de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium provenant de l’Union européenne. Donald Trump se trompe de cible. L’Europe n’est pas à l’origine des surcapacités mondiales dans le secteur de l’acier. Au contraire, les industries belges et européennes en subissent les effets négatifs au même titre que les producteurs américains. La collaboration avec les États-Unis doit donc malgré tout se poursuivre sur ce problème fondamental dans le cadre du Global Forum on Steel Excess Capacity facilité par l’OCDE.
L’argument de la sécurité nationale brandi par Washington pour justifier les [taxes additionnelles] cache un agenda protectionniste en droite ligne avec le « America First Policy » du président Trump. L’usage abusif de cet argument risque de décrédibiliser le système commercial multilatéral construit autour des règles de l’OMC. Plus largement, l’ordre commercial international est sérieusement mis à mal par la logique transactionnelle du président américain. Nous ne pouvons accepter ce type de menace et d’action unilatérale de la part du 1er partenaire commercial de l’Union. Rappelons également que les États-Unis sont dans le top 5 des partenaires commerciaux de la Belgique, tous pays confondus.
Nous soutenons la prise de mesures de rééquilibrage – des taxes UE sur certains produits US – par la Commission européenne en réaction aux mesures unilatérales injustifiées de l’Administration américaine. Pieter Timmermans : « L’Europe doit maintenant réagir fermement aux provocations américaines sur le plan commercial en ligne avec nos droits et obligations à l’OMC. Mais il convient pour la Commission européenne d’agir de manière proportionnée, il ne faudrait pas finir par se tirer une balle dans le pied en adoptant des mesures néfastes pour les opérateurs européens qui importent des produits américains. Ce type de différend commercial s’est déjà vu par le passé mais il prend aujourd’hui une orientation dangereuse pour la stabilité de l’économie mondiale. Je le répète : cela ne devient une guerre commerciale qu’après le premier round. Il faut absolument éviter l’escalade ! »
L’exemption permanente et sans conditions des taxes US sur l’acier et l’aluminium doit rester la priorité pour les autorités européennes. Toute concession unilatérale accordée aux États-Unis sous la menace serait inacceptable. Les discussions transatlantiques devraient se poursuivre à cet effet. La volonté de la Commission européenne de proposer un agenda positif aux négociateurs américains sur inter alia les tarifs de produits industriels doit veiller à la défense des intérêts des entreprises européennes.
La FEB continue de suivre attentivement les développements sur les mesures tarifaires américaines et la réaction européenne en étroite collaboration avec ses secteurs concernés.
Bron: FEB