Deux fois par an, la FEB interroge ses fédérations sectorielles pour mesurer la température économique. Sur la base de cette enquête, elle dresse le bilan de la situation belge et des prévisions pour le semestre à venir. Il en ressort qu’un plus grand nombre de secteurs (53%, contre 33% il y a six mois) s’attendent à une hausse de l’activité économique et qu’un nombre accru de secteurs (40%, contre 10%) projettent d’embaucher. Dans ce contexte, la FEB s’attend à ce que la croissance économique en Belgique atteigne 2% en 2018.
Activité économique
60% de nos secteurs estiment que le niveau de production actuel est supérieur à ce qu’il était il y a 6 mois et 30% qu’il est égal. Pour les 6 prochains mois, les perspectives sont positives : 53% de nos secteurs pensent que l’activité économique sera supérieure, 47% qu’elle sera égale et aucun qu’elle sera inférieure.
Il est marquant de constater que l’optimisme se situe aujourd’hui aussi dans les secteurs industriels fortement orientés à l’exportation. Cet optimisme est dû non seulement à l’embellie de la conjoncture économique européenne, mais également au redressement partiel de la compétitivité-coût intervenu ces dernières années sous l’effet de plusieurs mesures gouvernementales majeures (saut d’index, tax shift, modération salariale). Par ailleurs, le secteur de la construction fait lui aussi preuve d’optimisme, en anticipation de certains grands travaux d’infrastructure et de la traditionnelle dynamique d’investissement local précédant les élections communales.
Investissements
Notre enquête confirme également que l’investissement des entreprises restera un moteur de croissance dynamique. La moitié de nos secteurs envisagent le maintien de leur niveau d’investissement au cours des six prochains mois, alors que 35% l’anticipent haussier. Parmi les 15% de secteurs qui envisagent une baisse de l’investissement figurent principalement des secteurs ayant réalisé un ou plusieurs grands projets d’investissement dans un passé récent.
Pour une majorité de secteurs (80%), l’innovation reste le principal motif d’investissement. 60% des secteurs interrogés estiment l’importance des investissements de remplacement et de rationalisation élevée, tandis qu’un peu moins de 30% seulement investissent dans un accroissement de la capacité des lignes de production existantes.
Emploi
La demande de main-d’œuvre dans le secteur privé a fortement augmenté au cours des derniers trimestres et devrait continuer d’évoluer favorablement. En mai, seulement 10% des secteurs interrogés anticipaient une hausse de l’emploi, alors qu’ils sont 40% en novembre. Sont concernés les secteurs suivants : intérim, TIC, construction, verre, extraction, assemblage, mécanique et production de matériaux de haute technologie. Seuls le secteur bancaire et le secteur de l’énergie s’attendent à une nouvelle diminution de l’emploi.
Dans ce contexte et en raison de la baisse du taux de chômage des années passées, des pénuries sur le marché de travail commencent déjà à se faire sentir. Trois quarts des secteurs interrogés anticipent avoir des difficultés pour trouver certains profils lors des six prochains mois et 20% pour la plupart des profils. Cette inadéquation sur le marché du travail pourrait se traduire par une tendance à la hausse des salaires. Pour éviter d’évoluer vers une économie de pénurie, une seule mesure ne suffira pas. Il faut opérer à plusieurs niveaux, avec un effort et une responsabilité partagés des décideurs politiques, des employeurs, de l’enseignement et des demandeurs d’emploi eux-mêmes.
Croissance économique
La FEB s’attend à ce que la croissance s’accélère encore au cours du premier semestre 2018. Vers la fin de l’année, des pénuries plus généralisées sur le marché du travail et l’approche du Brexit pourraient commencer à peser sur la dynamique économique. En moyenne pour 2018, une croissance économique de 2% est possible et vraisemblable, soutenue par une reprise de la consommation, un accroissement des investissements publics et le maintien d’une forte croissance des investissements des entreprises.
Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB : ‘Nos résultats économiques sont convaincants. Les entreprises ont tenu parole et créé des emplois. D’après notre enquête, elles poursuivront sur cette voie au cours des 12 prochains mois, pour autant bien sûr qu’elles trouvent les profils adéquats. Cela ne sera pas évident, car sous l’effet du vieillissement de la population, des centaines de milliers de personnes vont devoir être remplacées au cours des prochaines années. Une solution doit être trouvée pour mettre un terme à l’économie de pénurie et le déploiement du pacte d’investissement doit se poursuivre. Nous espérons pouvoir conclure fin 2018 un accord interprofessionnel basé sur la réforme de la loi sur la norme salariale. J’adresse dès lors l’appel suivant au monde politique : ne vous lancez pas dans une longue campagne en préambule des élections législatives de 2019 ; concentrez-vous le plus longtemps possible sur la résolution des grands problèmes socio-économiques (marché du travail rigide avec d’importantes inadéquations, faible mobilité, handicap des coûts salariaux et handicap fiscal) qui attendent d’être réglés de longue date.’
Un lien vers notre analyse et notre présentation
Source: FEB