Les entreprises belges reprochent parfois à leurs employés de manquer de loyauté. Sur le terrain, les employeurs contribuent toutefois à stimuler la dynamique du job hopping. C’est ce qui ressort d’une étude de Partena Professional auprès de plus de 18.000 travailleurs. Celles et ceux qui changent régulièrement d’employeur empochent non seulement un plus grand gain salarial ; ces employés perdent également moins de salaire en cas d’un licenciement. Partena Professional conseille aux employeurs de mieux s’occuper de leurs travailleurs loyaux et estime qu’un employer branding innovant devrait être orienté vers la rétention des jeunes talents.
Ce sont les job hoppers qui voient leur salaire augmenter le plus
Les chiffres de Partena Professional montrent que celles et ceux qui changent régulièrement de travail sont récompensés par leur nouvel employeur. Les personnes qui changent de travail en ayant moins de 5 ans d’ancienneté obtiennent une augmentation salariale moyenne de 11%. Un travailleur qui reste loyal pendant 10 ans ou plus envers le même employeur et qui change de boulot est moins récompensé.Dans la pratique, les nouveaux employeurs n’accordent à ces travailleurs loyaux qu’une augmentation de salaire de 5% ou moins.
En cas de licenciement, les travailleurs loyaux perdent un quart de leur valeur de marché
De même, en cas de licenciement, ce sont les travailleurs loyaux qui perdent le plus de plumes. Un travailleur qui est licencié 1 à 5 ans après son entrée en fonction voit son salaire baisser en moyenne de 13%. Cette sanction est significativement plus élevée chez les travailleurs qui ont déjà cumulé 10 à 15 ans d’expérience chez le même employeur. Après un licenciement, le salaire, et dès lors la valeur de marché, de ces travailleurs loyaux diminue de plus d’un quart.
Partena Professional recommande aux employeurs de mieux s’occuper de leurs précieux talents ‘frais’
Les chiffres ci-dessus montrent que les employeurs belges facilitent ce job hopping, qu’ils critiquent si souvent. Celle ou celui qui change souvent de travail est financièrement récompensé, tandis que la loyauté envers un employeur est insuffisamment valorisée.
Aussi, le secrétariat social recommande aux employeurs de mieux s’occuper et de protéger leurs travailleurs loyaux. Une attention particulière doit ici être accordée aux personnes qui sont en service depuis 1 à 3 années et qui sont âgées de 20 à 40 ans. C’est en effet ce groupe de talents ‘frais’ qui change le plus souvent d’employeur de façon spontanée. Un constat inquiétant car, après 1 an, les travailleurs sont familiarisés avec l’entreprise et encore très enthousiastes à l’idée de réussir quelque chose. Le fait qu’ils partent si rapidement montre peut-être qu’ils ne sont pas suffisamment considérés par leur employeur.
Les employeurs doivent mieux encadrer leurs précieuses forces vives et leur donner le sentiment qu’elles sont récompensées, et non sanctionnées, pour leur loyauté. Katleen Clappaert, Finance & HR Director Partena Professional : « En ces temps de pénurie et de guerre des talents, les employeurs investissent beaucoup de temps et d’argent dans la recherche de talents. Nous recommandons aux employeurs de ne pas se concentrer seulement sur cet afflux de travailleurs, mais d’investir également dans les précieux talents qui sont déjà dans l’entreprise. Les travailleurs ne doivent pas seulement pouvoir apprendre, ils doivent également avoir le sentiment qu’ils sont valorisés en permanence et qu’ils font la différence, sans être sanctionnés pour leur loyauté. Un employer branding fort et innovant, qui vise à conserver les travailleurs, est essentiel. Une politique RH sur mesure pour le travailleur, une politique salariale intelligente avec un plan cafétéria innovant, une formation permanente, des activités de team building régulières, sont gages d’une ambiance dans laquelle les travailleurs se sentent entourés et valorisés… et ne sont que quelques exemples de mesures permettant de conserver les talents les plus précieux. »
Source: Creditexpo.be