L’encours des crédits aux entreprises a augmenté au quatrième trimestre de 2017, jusqu’à atteindre un nouveau record de 147,7 milliards EUR. Sur une base annuelle, cette évolution représente une hausse de 5,2%. C’est ce qui ressort des chiffres du Baromètre trimestriel des crédits aux entreprises de Febelfin.
Bien que l’économie aille bien et que la demande de crédit soit forte, il reste crucial d’introduire des dossiers de crédit solidement étayés. Ceci permet à l’entrepreneur d’optimiser lui-même ses chances de pouvoir lancer ou faire progresser son entreprise.
Le portefeuille de crédits atteint des sommets
En décembre 2017, l’encours des crédits aux entreprises a atteint un nouveau record de 147,7 milliards EUR.
Demandes de crédit : nombre en hausse mais montant en baisse
Entre le quatrième trimestre 2016 et 2017, les crédits demandés ont évolué de la manière suivante :
- une augmentation de 4,4% pour le nombre de crédits demandés,
- une diminution de 5,4% pour le montant correspondant.
La contraction au niveau du montant peut s’expliquer par la demande de quelques grands crédits exceptionnels au quatrième trimestre 2016. Le montant total demandé au quatrième trimestre 2016 était le plus élevé jamais enregistré depuis le début des mesures.
Les crédits nouvellement octroyés se stabilisent en nombre et diminuent en montant
L’évolution des crédits nouvellement octroyés au cours du quatrième trimestre 2017 par rapport au même trimestre de l’année précédente se présente comme suit :
- une stabilisation pour le nombre de crédits nouvellement octroyés,
- une diminution de 7,3% pour le montant correspondant.
La baisse des montants est à nouveau à mettre rapport avec quelques grands crédits exceptionnels accordés dans le cadre de la production de crédit au quatrième trimestre 2016. C’est en fait au cours du quatrième trimestre 2016 que le montant total produit a été le plus élevé jamais enregistré depuis le début des mesures, à une exception près.
Les entreprises optent de plus en plus souvent pour un crédit à (plus) long terme
Les entreprises choisissent de plus en plus souvent un crédit à (plus) long terme. Ce qui explique du même coup que l’encours total des crédits puisse continuer d’augmenter dans un climat de production de crédit plus modérée.
D’une part, les entreprises optent davantage pour des crédits à long terme afin de pouvoir bénéficier à plus longue échéance du faible taux des crédits aux entreprises. D’autre part, les entreprises ont recommencé à investir davantage ces dernières années. C’est ainsi que le graphique ci-dessous présente une évolution à la hausse de la formation brute de capital fixe de sociétés en Belgique.
Ceci aboutit probablement à une augmentation des crédits d’investissement (à long terme). Dans la mesure où les crédits d’investissement sont généralement utilisés dans leur totalité, cela peut aussi expliquer l’augmentation progressive du taux d’utilisation ces dernières années.
Le fait qu’une part relativement plus importante des crédits soit également octroyée aux PME peut avoir joué un rôle dans le renforcement du taux d’utilisation.
Traditionnellement, le taux d’utilisation est sensiblement plus élevé auprès des PME qu’auprès des grandes entreprises.
La perception des contraintes de crédit est stable
Le degré de refus du quatrième trimestre 2017 se situe, à quatre exceptions près, au plus haut niveau depuis 2009. Si nous considérons le degré de refus pour l’ensemble de l’année 2017, celui-ci se situe bel et bien sous le niveau des années de crise 2009 – 2013.
Dans la Bank Lending Survey, les banques ont indiqué au quatrième trimestre de 2017 qu’elles avaient veillé à ce que la stabilisation de leurs critères d’octroi de crédit se poursuive, après plusieurs assouplissements de ceux-ci au cours des années précédentes. Les entrepreneurs belges ont indiqué dans l’enquête périodique de la BNB qu’ils ressentaient moins de contraintes de crédit. En janvier 2018, seuls 5,0% des entrepreneurs percevaient les conditions de crédit comme défavorables. Cette évaluation amène cet indicateur à son plus bas niveau depuis le début des mesures en 2003. Tout indique par conséquent que le seuil pour obtenir du crédit en tant qu’entreprise n’a pas été relevé.
Le niveau peu élevé des taux d’intérêt continue de soutenir l’octroi de crédit
Au reste, les nouveaux crédits bancaires sont toujours très bon marché pour les entreprises. Le taux moyen des nouveaux crédits aux entreprises a diminué entre novembre et décembre 2017 de 2 points de base, pour tomber à 1,62%. Les faibles taux d’intérêt continuent ainsi de soutenir la croissance des crédits.
Source : Febelfin