Les ajustements apportés aux mesures de confinement et la mise au point de vaccins détermineront la durée de la récession
Namur, le 30 juin 2020, Outre l’effet dévastateur que le Covid-19 entraîne sur les gens et leurs familles, son impact sur l’économie mondiale devrait entraîner la pire récession depuis 1980. Ce qui rend cette récession beaucoup plus brutale, c’est qu’elle touche le monde entier, et presque tous les pays devraient connaître une croissance négative en 2020.
Alors que la récession se répercute sur les chaînes d’approvisionnement, Atradius prévoit que les échanges internationaux seront en baisse de 15 % cette année, ce qui est une baisse historiquement forte. Une reprise économique solide reste à l’ordre du jour pour 2021, mais le rythme de la reprise demeure très incertain et dépend de la levée des mesures de confinement.
Le coût économique de cette récession sera élevé, compte tenu de son impact sur les marchés du travail, les faillites d’entreprises et la situation financière des pays. Partout dans le monde, des gouvernements mettent en œuvre des mesures de soutien budgétaires importantes et relâchent leurs politiques monétaires pour tenter de stopper cette récession.
Les économies avancées devraient subir le contrecoup de la récession, avec une baisse cumulée du PIB de 6,6 %. Le Royaume-Uni, déjà endetté par sa sortie de l’Union européenne, connaît une baisse de son PIB de 10,8%, alors que la situation dans la zone euro ne devrait guère être meilleure, avec une baisse prévue de PIB de 8,0%. Les États-Unis et le Japon devraient connaître des baisses légèrement moins prononcées de 6,1 % et 6,0 % respectivement.
La croissance des marchés émergents diminuera également fortement, et l’accélération de la propagation du coronavirus dans un certain nombre de grandes économies émergentes récemment, signifie que les prévisions pourraient se dégrader au cours des prochains mois. La Chine pourrait être la seule grande économie capable d’éviter la récession cette année, toutefois avec un taux de croissance en net recul, elle pourrait rejoindre à terme le reste du monde dans une croissance négative.
La Russie, qui a été frappée par le Covid-19 alors qu’elle était en pleine guerre des prix avec l’Arabie saoudite, est durement touchée par les prix bas du pétrole, sa principale source de revenus et les restrictions budgétaires qui font baisser la demande de pétrole. La combinaison de ces facteurs a abaissé sa prévision de croissance du PIB à -6,2%.
Le Brésil a réagi au Covid-19 très tardivement et connaît maintenant la plus forte augmentation du nombre de cas de tous les pays du monde; économiquement, il ne devrait pas faire mieux car le PIB devrait baisser de 7,5%. Le Mexique connaît une baisse importante de la demande de ses principaux partenaires, aux États-Unis et au Canada.
Nos prévisions retiennent l’hypothèse qu’un vaccin soit mis au point ou que les économies mondiales s’adaptent économiquement à la nouvelle norme de distanciation sociale. Selon ces hypothèses, un retour à la croissance du PIB est prévu en 2021, mais à un rythme plus lent que celui de la baisse. Toutefois, si aucune de ces deux hypothèses se réalise, les prévisions se dégraderont.
Source: Creditexpo.be