L’industrie automobile belge est sous grosse pression. Le nombre d’arriérés de paiement augmente depuis fin 2018 et cette tendance devrait se poursuivre, selon une étude de l’assureur-crédit Atradius. L’un des défis majeurs pour l’industrie automobile belge est l’essor de l’e-mobilité et du covoiturage. Si les grands fournisseurs semblent, à première vue, suffisamment capables de s’adapter à ces conditions changeantes du marché, ce sont surtout les sous-traitants qui souffrent de la transition vers ces nouveaux modèles économiques.
« Ce sont surtout les petits sous-traitants, même au Benelux, qui ont du mal à suivre l’évolution de l’industrie. Ils sont confrontés à des problèmes tels qu’une charge de préfinancement élevée et une flexibilité due à des cycles d’innovation de plus en plus courts », déclare Christophe Cherry, Managing Director Belgique et Luxembourg chez Atradius.
Les risques liés au paiement dans l’industrie automobile augmentent en raison de l’évolution des conditions du marché. C’est la conclusion à laquelle est parvenue l’assureur-crédit Atradius dans son dernier ‘Market Monitor’ pour l’industrie automobile, dans lequel il évalue les performances et les perspectives de ce secteur au niveau mondial. Lors du premier semestre 2019, la production automobile en Europe a chuté de plus de 6%, selon une étude récente d’Agoria. En Belgique, les constructeurs automobiles ressentent également les effets de ces changements. L’étude montre qu’ils voient leur chiffre d’affaires diminuer d’au moins 15% au cours du premier semestre de cette année.
« Les cycles d’innovation sont de plus en plus courts par rapport au temps de production des voitures. En outre, les fournisseurs doivent être plus flexibles dans la production de pièces de série et compenser les faibles chiffres de vente des modèles. », ajoute Christophe Cherry. « Dans l’intervalle, ils doivent aussi souvent supporter la charge du préfinancement. Cela exerce une pression croissante sur les marges déjà en baisse de ces fournisseurs. »
L’industrie automobile face au défi de la mobilité durable
Parmi les principaux défis auxquels est confrontée l’industrie automobile, figurent également la menace des droits d’importation américains et l’émergence de l’e-mobilité et du covoiturage. Le covoiturage, dans lequel les voitures partagées sont utilisées par différentes personnes, est en hausse en Belgique et a même doublé depuis 2015. Selon une étude réalisée par autodelen.net, plus de 180.000 utilisateurs de covoiturages ont été enregistrés auprès des différents prestataires de covoiturage en Belgique.
« L’économie partagée offre la possibilité de remplacer 5 à 10 voitures par une seule. Une forte croissance est donc attendue dans ce secteur », note Christophe Cherry. « L’e-mobilité sera également un défi pour l’industrie automobile. Alors qu’à l’heure actuelle, la perfection du moteur à combustion est encore assez centrale, l’accent sera rapidement mis sur les voitures électriques, avec de nouveaux défis constructifs. »
« Le risque de défaut en Belgique a augmenté de 20%. »
Selon Atradius, cela a également un effet sur le risque de défaut de paiement par les clients. Ce risque a plus que doublé dans le secteur automobile en 2019 par rapport à il y a deux ans. En Allemagne, par exemple, les risques de défaut de paiement dans l’industrie automobile n’ont jamais été aussi élevés depuis la crise financière.
« En Belgique aussi, le risque de défaut de paiement a augmenté de 20%. La Belgique abritant principalement des sous-traitants de l’industrie automobile, ils sont aussi particulièrement sensibles à ces risques. À première vue, les grands fournisseurs semblent bien capables de s’adapter à l’évolution des conditions du marché. Ce sont principalement les petits fournisseurs qui peuvent être exposés à des risques de crédit plus élevés. C’est pourquoi il est important que les entreprises se protègent contre ces risques », conclut Christophe Cherry.
Source: Creditexpo.be