Le risque est grand que les entreprises belges traitant avec le Royaume-Uni soient confrontées à des obligations douanières lors des chargements et déchargements de marchandises. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) juge dès lors positif que le ministre des Finances Alexander De Croo veuille sensibiliser les entreprises à une bonne préparation aux nouvelles formalités douanières.
L’importance du Royaume-Uni pour notre économie
Le Royaume-Uni est en effet notre 4ème client pour les exportations de biens (9% du total), derrière l’Allemagne (17%), la France (15%) et les Pays-Bas (11%), mais avant les USA (6%) et la Chine (2%). Par contre, concernant les importations de biens en Belgique, le Royaume-Uni n’est que notre 5ème fournisseur (5% de nos importations de biens). Ainsi, nous sommes dans une situation de surplus commercial vis-à-vis du Royaume-Uni. Pour les exportations de services, la situation est inversée. Le Royaume-Uni est notre 4ème fournisseur et notre 5ème client.
D’après une étude menée par la KULeuven, un Brexit dur engendrerait la perte de plus de 40.000 emplois.
Les entreprises se préparent-elles suffisamment ?
Sur la base d’une étude réalisée par les douanes belges, il apparaît que 20% seulement des entreprises belges traitant avec le Royaume-Uni ont demandé un numéro EORI (Economic Operator Registration and Identification). Or, ce numéro est nécessaire pour pouvoir faire une déclaration en douane et importer ou exporter vers le Royaume-Uni. La FEB soutient l’initiative du gouvernement fédéral qui consiste à octroyer de manière proactive à toutes les entreprises qui ne l’ont pas encore fait un tel numéro via un mailing direct avec un suivi téléphonique. La seule démarche à entreprendre par les entreprises pour se mettre en règle est de désigner une personne de contact.
Il y a quelque temps, le ‘Brexit Impact Scan’ a été mis en place. Cet outil en ligne permet aux entreprises belges d’obtenir une analyse sur mesure, sur la base d’un questionnaire, et d’évaluer plus précisément les conséquences du Brexit. L’enquête des douanes belges indique toutefois que cela ne suffit pas.
Le fonctionnement des douanes belges
Il importe également de fournir aux services de douane belges la documentation et les instruments nécessaires. Des chiffres de l’administration belge montrent que l’AGD&A dispose actuellement de très peu de douaniers à affecter à la perception des droits de douane. Le ministre des Finances a déjà prévu une première embauche de 141 douaniers. Le fait que ce nombre sera relevé en fonction des conséquences du Brexit est positif, car de longues files d’attente représentent une perte de compétitivité énorme.
Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB : « La Belgique compte, avec l’Irlande et les Pays-Bas, parmi les pays qui seront le plus affectés par le Brexit. Même s’il faut à tout prix éviter que la crise du Brexit débouche sur un scénario ‘no deal’, j’aimerais insister auprès de nos entreprises pour qu’elles donnent suite à l’appel des services de douane concernant le numéro EORI. Cela ne coûte rien et leur permet d’être mieux préparées au Brexit. Or, une bonne préparation des pouvoirs publics et des entreprises est indispensable. Il est positif que les entreprises belges soient sensibilisées à prendre les mesures nécessaires. A cet effet, une checklist très concrète sera publiée par les douanes avant la fin de la journée. »
La FEB voudrait néanmoins souligner que ce vote négatif ne peut en aucun cas déboucher sur un ‘no deal’ et qu’il faut pleinement mettre à profit les semaines qui restent avant la date de sortie du 29 mars. Primo, Theresa May peut acquérir un délai supplémentaire en demandant une prolongation des négociations et ainsi geler le Brexit. Secundo, elle peut faire marche arrière et le RU resterait ainsi au sein de l’UE, où il a sa place.
Source: VBO