La Belgique restera dans la moyenne européenne en 2020, selon l’Economic Outlook publié par Atradius en vue de 2020. L’assureur-crédit s’attend à ce que la croissance économique belge continue d’être moyenne par rapport à nos pays voisins. Avec une réduction de moitié attendue de la croissance des exportations et une nouvelle baisse structurelle de l’inflation, la Belgique se porte beaucoup moins bien que son voisin du nord, les Pays-Bas, par exemple. Le chiffre le plus inquiétant à cet égard est celui de la dette publique belge : si elle est exprimée en pourcentage du PIB, notre pays se porte aussi mal que, par exemple, l’Espagne.
De sombres nuages sur l’économie belge
Croissance économique, croissance des exportations et faillites : autant d’indicateurs économiques pour lesquels la Belgique se situe juste en dessous de la moyenne européenne. C’est ce que montre le dernier Economic Outlook de l’assureur-crédit Atradius. Si la hausse de l’inflation en Belgique devrait rester stable et comparable à celle d’autres pays de l’UE, il en va autrement pour d’autres chiffres macro-économiques.
« Ce qui est frappant, c’est que lorsque nous ne comparons non pas avec l’ensemble de la zone euro, mais avec les pays voisins, ces chiffres semblent encore plus sombres : en termes de croissance du PIB (1,1%), de croissance des exportations (1,4%) et de faillites, la Belgique obtient des scores inférieurs à la moyenne, » note Christophe Cherry, managing director d’Atradius pour la Belgique et le Luxembourg.
Les faillites belges ont augmenté de 20% en seulement 10 ans
La Belgique obtient également de mauvais résultats en termes de faillites. Le nombre annuel de faillites a déjà augmenté d’un cinquième en 2018 par rapport à 10 ans plus tôt, et il devrait encore augmenter en 2020. Si cette augmentation attendue venait à se réaliser, les faillites atteindront leur deuxième point culminant en 10 ans. Il n’y a qu’en 2013 que les entreprises belges avaient connu une période encore plus difficile.
« Si l’on compare avec les pays voisins, on constate que la plupart d’entre eux ont réduit de moitié le nombre de faillites en 10 ans et qu’ils ont connu un taux de faillite assez stable ces dernières années « , explique Christophe Cherry. « Le fait que les chiffres belges augmentent à ce point est donc tout à fait exceptionnel et inquiétant. »
Les Pays-Bas dépassent la Belgique, la France semble être dans une situation similaire à la nôtre
Bien que l’économie néerlandaise ait été durement touchée par la crise il y a quelques années, alors que l’impact sur la croissance belge est resté relativement limité, les Pays-Bas peuvent désormais présenter un rapport économique plus solide. En particulier, la dette publique par rapport au PIB est une différence frappante. Alors que la dette publique en Belgique est estimée à 116,7% du PIB l’année prochaine, aux Pays-Bas, elle tomberait à « seulement » 57,8%. La dette publique belge est également nettement plus élevée par rapport à d’autres pays voisins comme le Luxembourg (17,3%) et l’Allemagne (46,1%).
« Là où les Pays-Bas semblent se porter mieux, la France se situe au même niveau – inférieur à la moyenne – que la Belgique « , déclare Christophe Cherry, managing director Belgique et Luxembourg d’Atradius. « En termes de croissance des exportations, de croissance du PIB et de croissance des faillites, les deux pays devraient afficher une tendance négative.
L’implosion des exportations allemandes n’épargne pas la Belgique
Enfin, Atradius s’attend également à ce que la croissance des exportations allemandes soit confrontée aux mêmes défis qu’en 2019, avec une croissance limitée, voire nulle (0,8%). Avec la guerre commerciale entre la Chine (95 milliards de dollars) et les États-Unis (111 milliards de dollars), et l’incertitude liée au Royaume-Uni (90,3 milliards de dollars), cela n’est guère surprenant.
Cependant, l’Allemagne ne reste pas seule dans sa chute. D’autres pays européens, outre la Belgique, ne devraient pas être à l’abri de la faiblesse de la demande extérieure. La croissance des exportations dans la zone euro semble donc s’essouffler, avec un ralentissement attendu de la croissance dans tous les pays.
Le seul pays qui semble s’en sortir l’année prochaine est le Luxembourg, où les exportations devraient faire mieux l’année prochaine que cette année et où le PIB devrait également augmenter davantage.
Le rapport complet peut être téléchargé ici.
Source: Creditexpo.be