Ivan Van de Cloot

 

Ivan Van de Cloot, économiste en chef de l’Itinera Institute, tiendra une conférence que les professionnels ne doivent manquer sous aucun prétexte à l’occasion de Credit Expo Belgique 2017. Il décrira le contexte économique général de notre pays, attirera l’attention sur les obstacles auxquels les entreprises et leurs départements financiers sont actuellement confrontés et soulignera l’importance de soutenir encore davantage l’entrepreneuriat dans notre pays.

La Belgique en retard au niveau de la transformation numérique

Disruption et transformation numérique sont des mots-clés que l’on entend tous les jours. À juste titre, car il est clair que les entreprises qui veulent assurer leur avenir vont devoir prendre le train en marche. Pour ce faire, elles vont devoir investir, et il est donc essentiel qu’elles utilisent leur fonds de roulement de manière optimale. « Mais je constate que les pouvoirs publics de notre pays, bien qu’ils chantent les louanges de notre force d’innovation, sont en retrait au niveau de la transformation numérique », explique Ivan Van de Cloot. « En effet, selon l’E-participation index, la Belgique n’occupe que la 55e place alors que des pays comme la Serbie, la Colombie et le Mexique font partie du top 35. Il est donc primordial d’agir à ce niveau. Si même les pouvoirs publics sont en retard, cela complique la tâche pour les entreprises et les citoyens. »

Pas de crainte pour l’avenir

On ne sait pas si le retard de la Belgique sur le plan numérique est lié à la peur de la robotisation et des algorithmes. Mais selon Ivan Van de Cloot, cette crainte n’a pas lieu d’être. « Une automatisation poussée, avec l’avancée de robots qui reprennent les tâches des humains, ne signifie certainement pas que ces personnes vont devenir inutiles », explique-t-il. « Plus elles pourront céder la routine aux machines, plus elles pourront déployer leurs talents. Cela vaut certainement aussi pour les départements financiers. Nous devons oser miser sur la destruction créatrice. Il est incontestable que les robots vont faire disparaître des emplois, mais je suis convaincu que d’autres postes viendront les remplacer. La plupart des emplois de demain n’existent sans doute pas encore. »

Ivan Van De Cloot rejoint l’avis de Shoshana Zuboff, professeur émérite à la Harvard Business School et auteur du livre Master Or Slave?: The Fight for the Soul of Our Information Civilization. Le cœur de son raisonnement est le suivant : la grande attention portée à la destruction d’emplois en raison de la robotisation suscite trop de craintes parmi les citoyens. « L’avenir ne sera pas un combat entre l’homme et la machine », affirme Ivan Van de Cloot. « Je ne m’attends pas à une destruction d’emplois, mais à une mutation. La percée technologique peut nous aider à résoudre les grands défis de notre temps, comme la crise des réfugiés et le changement climatique. Sur ce plan aussi, les entreprises peuvent jouer un rôle important. »

Les autorités doivent réaliser des économies

Il faut toutefois agir sur différents plans. Selon Ivan Van de Cloot, les pouvoirs publics doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas rester dans l’autosatisfaction mais doivent mettre la main à la pâte pour créer un climat dans lequel les entreprises peuvent travailler à un avenir radieux pour elles-mêmes et pour la société en général.

« Une politique industrielle 4.0 et des efforts visant à améliorer l’enseignement et les possibilités de recyclage s’imposent d’urgence », explique-t-il. « Le gouvernement se félicite de tout ce qu’il a déjà réalisé. Il est dans l’autosatisfaction, alors que la promesse de l’équilibre budgétaire n’a même pas été atteinte, et n’est même plus poursuivie. L’accord de cet été, si bénéfique selon lui, laisse en réalité à désirer. C’est de la logomachie. En ce qui concerne le vieillissement de la population et les pensions – d’ici 2060, quatre Belges sur dix vivront grâce à une pension ou à des allocations –, les problèmes sont loin d’être résolus. À cet égard, la crainte électorale empêche la vision à long terme, pourtant indispensable. » »

« Les pouvoirs publics vont devoir dégraisser et économiser de toute urgence, et miser davantage sur l’entrepreneuriat et sur une politique fiscalement avantageuse pour les entreprises. La culture de l’entrepreneuriat n’est pas suffisamment forte dans notre pays selon différents sondages, avec le plus faible respect pour les entrepreneurs à succès de presque toute l’Europe. Les déductions fiscales et les subventions, entre autres, doivent être favorisées de sorte qu’une réduction des taux d’imposition et surtout une simplification du fardeau de notre système fiscal soient réalisables. Un climat plus favorable aux entrepreneurs est la condition sine qua non d’un avenir attrayant pour nos enfants. »

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