L’Indice de paiement Graydon indique dans quelle mesure les entreprises se payent mutuellement leurs factures. Au troisième trimestre 2017, il est tombé à 101,5, le chiffre le plus faible depuis début 2014.
Depuis 1984, les entreprises informent Graydon du comportement de paiement de leurs clients B2B. En 2002, nous avons développé l’Indice de paiement dans le but de surveiller les effets de l’introduction de la première législation sur le comportement de paiement B2B. Les valeurs mesurées alors correspondent à l’indice 100. Dans la période qui a précédé la crise, et notamment entre 2006 et 2008, l’indice a régulièrement augmenté. En d’autres termes, la qualité du comportement de paiement s’est systématiquement améliorée. Quelques mois avant le déclenchement de la crise (septembre 2008), nous avons pu observer un brusque déclin de l’Indice de paiement. Ce déclin s’est renforcé pendant la crise et l’indice a atteint son niveau le plus bas en 2011.
Au troisième trimestre 2014, la crise était pour ainsi dire derrière nous. Les entreprises belges payaient mieux leurs factures et l’Indice de paiement remontait. Les engagements de paiement étaient mieux respectés. De plus, nous avons remarqué une forte professionnalisation de la gestion des débiteurs, surtout dans les grandes entreprises. Cela a incité les petites entreprises à être plus rigoureuses dans le respect de leurs engagements. Au quatrième trimestre 2015, l’Indice de paiement s’est même élevé à 105,8. Mais depuis, il n’a fait que baisser, pour retomber à son plus bas le trimestre dernier.
Le volume de défauts de paiement croît de 35,67 %
Au quatrième trimestre 2015, 71,37 % des factures adressées aux entreprises et aux autorités étaient encore payées correctement. Depuis le deuxième trimestre 2017, ce chiffre n’est plus que de 68,3 %. Bien sûr, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Cependant, si l’on ajoute cela à l’observation que le nombre de défauts de paiement (factures non payées 90 jours après leur échéance ou jamais payées) progresse de nouveau, il est permis de trouver la situation très inquiétante. En 2015-2016, ce chiffre était de 8% à 9% des factures. Il a ensuite connu une forte augmentation au quatrième trimestre 2016 pour atteindre 11,41 % au troisième trimestre 2017. Si nous comparons le pourcentage de défauts de paiement du troisième trimestre 2016 (8,41 %) avec celui du troisième trimestre 2017 (11,41 %), sa progression se chiffre à +35,6 %.
Cela signifie que – si vous ne prenez pas de mesures préventives – pour 100 factures que vous établissez, deux ou trois ne seront payées qu’après 90 jours ou pas du tout.
Rentabilité insuffisante ou déficit
Le fait qu’une facture sur 8 soit payée bien trop tard ou pas du tout pèse lourdement sur le cash-flow des entreprises. De tels retards de paiement ont une influence négative sur la rentabilité des transactions, qui peuvent même devenir déficitaires dans certains cas.
Les conséquences sont évidentes. Cette situation entraîne forcément un accroissement du nombre d’entreprises éprouvant des difficultés (financières) et devant donc envisager une éventuelle LCE ou même déposer leur bilan. Tout cela en raison des défauts de paiement de leurs clients …
Les chefs d’entreprise doivent donc se montrer encore plus vigilants. Un défaut de paiement sur quasi une facture sur 8 est synonyme d’atteinte aux liquidités d’une entreprise. Il reste donc essentiel de continuer à s’informer sur le comportement de paiement et la situation financière de vos relations d’affaires. C’est ainsi que l’on évite les problèmes.
Sans oublier que les paiements tardifs occasionnent des coûts de financement supplémentaires qui peuvent nuire aux éventuels projets d’investissement ou de recrutement.
Une entreprise saine sur 20 paie avec du retard
Notre étude sur le comportement de paiement pour le premier trimestre 2015 a démontré que les défauts de paiement sont pour la plupart la conséquence de (graves) problèmes financiers dans le chef de la société du débiteur. Mettre les défauts de paiement sur le compte d’un problème d’organisation ou de la mauvaise foi tient de l’hérésie. La plupart des entreprises saines payent correctement. Dans ce groupe, nous observons qu’une entreprise sur vingt paye tardivement ses factures.
Source: Graydon Blog