Ce mois-ci, l’accord commercial UE-Canada (CETA) fête ses deux ans de mise en œuvre (provisoire). Pour rappel, ce traité prévoit la création d’une zone de libre-échange entre les pays de l’Union européenne et le Canada, dont dépendent 865.000 emplois au sein de l’Union. Pieter Timmermans, administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) : « Il est clair que le CETA est une bonne chose pour les entreprises belges ».
Le CETA a connu un épisode politique difficile lors de sa signature par la Belgique fin 2016. Deux ans plus tard, il convient de constater que les chiffres du commerce extérieur sont très largement positifs.
L’accord a éliminé 98% des tarifs douaniers réciproques, dont 100% sur les lignes tarifaires industrielles. Le marché canadien est devenu plus accessible aux divers services européens, notamment dans les secteurs financier, postal, du transport maritime ou des télécommunications. Nos entreprises ont par ailleurs accès à de multiples marchés publics locaux au Canada au même titre que leurs concurrents canadiens.
Pour l’Union européenne dans son ensemble, l’on constate une augmentation des exportations de biens de 10,5% depuis l’entrée en vigueur du CETA en septembre 2017. Le commerce bilatéral des services a également connu une évolution positive de 16%.
Cette tendance à l’accroissement des échanges est significativement soutenue par le commerce outre-Atlantique de la Belgique. Les douze premiers mois suivant l’application du CETA se sont traduits par une augmentation de 61,9% de nos exportations et de 9,8% des importations avec le Canada. En 2018, la Belgique a renversé sa balance commerciale, initialement déficitaire de 800 millions EUR, et qui présente aujourd’hui un excédent de 400 millions EUR. Un exemple : l’exportation de produits technologiques de la Belgique vers le Canada depuis 2016 a connu une forte progression : machines (+ 63%), les produits de transport (+ 755%), métaux et matériaux (+ 168%)…
La forte intégration de nos entreprises dans les chaînes de valeur européennes nous oblige à tenir compte des résultats commerciaux européens. Ainsi, nos exportations indirectes vers le Canada, via nos voisins de l’Union, sont estimées à plus de 80% de la valeur de nos échanges directs avec ce pays.
Quant aux craintes exprimées à l’époque, notamment d’importations massives en provenance du Canada ou d’effets négatifs du CETA sur les normes et standards européens, elles ne se sont pas matérialisées.
« Certes, il est encore difficile de quantifier l’impact exact du CETA sur les échanges avec le Canada, mais une tendance générale plus que positive se dégage pour la majorité des secteurs économiques. Au vu de ces résultats préliminaires très positifs, la FEB appelle les nouvelles entités gouvernementales et parlementaires du pays à ratifier le CETA dans les meilleurs délais et ainsi envoyer un signal clair de soutien au commerce extérieur et à nos entreprises actives à l’international », conclut Pieter Timmermans.
Source: FEB