Hier et aujourd’hui, la Chambre des Communes britannique débat du fameux ‘EU Withdrawal Bill’, mais les propositions du gouvernement britannique se font attendre. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) regrette que le gouvernement britannique n’ait toujours pas adopté une position suffisamment précise sur sa relation future avec l’Union européenne. Aucune solution au problème de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord n’a encore été proposée. Or, cette décision doit faire partie de l’accord de sortie. Sans solution, il n’y aura pas d’accord de sortie et nous ferons face à un « cliff edge Brexit ». Ce scénario impliquera l’absence de période de transition et, sans doute, de relation commerciale préférentielle dans un avenir proche. La FEB insiste dès lors sur l’importance de respecter l’accord de séparation conclu pendant la première phase et de poursuivre les négociations à ce sujet de manière correcte durant la seconde phase.
Il est important pour l’économie belge que le Royaume-Uni propose rapidement sa vision pour l’avenir. En effet, éviter un « cliff edge Brexit » et mettre en place une phase transitoire adaptée sont des éléments primordiaux. De plus, les entreprises ont besoin de certitudes et doivent être en mesure de se préparer et de s’adapter à la relation future entre les deux parties.
En tenant compte du fait que le Royaume-Uni désire quitter l’union douanière et le marché intérieur, et même si la FEB espère pouvoir établir une relation économique plus forte qu’un accord de libre-échange dans le futur, le cadre des relations prochaines doit permettre d’assurer certaines priorités générales et intersectorielles. Il est donc essentiel de conclure, sur la base d’une approche globale, un accord ambitieux qui maintienne le plus efficacement possible les flux commerciaux entre l’UE et le Royaume-Uni, et qui sauvegarde les intérêts de tous les secteurs de notre économie, sans que cette relation future perturbe le bon fonctionnement du marché intérieur européen. Selon la FEB, l’accord devra en effet :
– Assurer un accès complet et aisé aux marchés des deux parties, à savoir notamment favoriser le commerce de biens de tous les secteurs sans aucun tarif douanier et sans aucune restriction quantitative, et assurer le commerce transfrontalier des services et l’accès aux marchés publics britanniques.
– Éviter les entraves commerciales non tarifaires en mettant en place un alignement maximal de la réglementation. Il est important de baser au maximum la libre circulation des biens et services sur la réglementation définie par l’Union européenne, de garantir la libre circulation des données et de veiller à un alignement en termes de réglementations techniques (mesures liées entre autres à la santé et à la sécurité alimentaire, normes ou standards) définies par les agences et régulateurs européens.
– Permettre le déroulement simple et équitable des exportations, importations et investissements, à savoir par exemple garantir une concurrence loyale et un ‘level-playing field’ sur la base des règles européennes relatives aux aides d’État, permettre une mobilité professionnelle fluide et garantir une protection suffisante des droits de propriété intellectuelle existants et futurs.
« Les relations économiques entre la Belgique et le Royaume-Uni sont très étroites. La FEB espère dès lors que le Royaume-Uni abandonnera ses lignes rouges afin qu’une forme d’intégration économique plus poussée puisse être maintenue. Pour les entreprises belges, qui aspirent à la sécurité juridique, il est en outre très important que ces négociations soient conclues le plus rapidement possible. Nous espérons que notre position paper pourra servir de point de départ à la position que la Belgique va adopter au niveau européen. Aujourd’hui, le Brexit risque de créer une situation préjudiciable aux deux parties. Si nous pouvons établir une nouvelle relation commerciale, inspirée par notre position, nous serons en mesure d’amortir les effets négatifs, » déclare Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB.
Source: FEB