Des vents économiques favorables ont soufflé au cours des six derniers mois. Cette tendance pourra se maintenir si le gouvernement fédéral parvient à stimuler plus avant notre croissance économique par le biais de plusieurs réformes importantes. Telle est la conclusion de notre enquête semestrielle auprès de nos fédérations sectorielles. Aucun secteur ne s’attend à une baisse de l’activité économique ou des investissements, et la rentabilité des entreprises et l’emploi continuent de croître. Une question s’impose dès lors : allons-nous nous contenter de cette situation ou passer à la vitesse supérieure ?
La croissance de l’activité économique mondiale s’est accélérée dans le courant de 2016, et de récents indicateurs conjoncturels montrent que 2017 a bien commencé. Tout d’abord, la volatilité des marchés financiers globaux a fortement diminué au cours des douze derniers mois, en dépit d’une volatilité politique accrue. Les améliorations récentes du climat économique produisent leurs effets, cela se note dans les résultats de notre enquête. En ce qui concerne les prévisions pour les six prochains mois, c’est la première fois en six ans qu’aucun secteur interrogé ne s’attend à une baisse de ses activités. 33% des secteurs s’attendent à une amélioration de leur activité et 67% s’attendent à une stabilisation au rythme de croissance actuel.
Le niveau de rentabilité de nos entreprises s’améliore également : aujourd’hui, 43% des secteurs interrogés le trouvent inférieur au niveau historique, tandis que 48% l’estiment égal à la moyenne à long terme. Lorsqu’on regarde les prévisions, on constate que les entreprises pensent pouvoir grosso modo s’y tenir : 86% des interrogés s’attendent à une stabilisation de leur rentabilité dans les six prochains mois, près de 10% à une hausse et près de 5% à une baisse.
Les perspectives futures laissent présager une poursuite de la croissance des investissements, surtout en innovation : 81% des secteurs interrogés s’attendent à ce que l’impulsion donnée à leurs investissements reste stable et 19% s’attendent même à un renforcement au cours des six prochains mois. À court terme, les investissements publics en vue des élections communales favorisent aussi la croissance des investissements en général. À plus long terme, le Pacte national pour les investissements stratégiques devrait favoriser les investissements (publics ou privés) en infrastructures.
Dans notre enquête, il y a peu de changements dans les perspectives pour l’emploi dans les 6 prochains mois. Après avoir connu une forte baisse entre fin 2015 et début 2016 (de 47% à 18%), le pourcentage de pessimistes (24%) est resté constant entre les deux dernières enquêtes fin 2016 et début 2017. Cette fois, c’est juste le pourcentage d’optimistes qui a légèrement baissé (de 19 à 10%) en faveur de la stabilisation (près de 67% s’attendent désormais à un niveau stable).
En conclusion, l’économie belge continue sur la voie d’une croissance soutenue. Les effets négatifs des attentats terroristes sont quasiment estompés (il faut cependant attendre pour voir si l’attentat récemment déjoué aura un impact). En outre, la reprise de la conjoncture internationale et les mesures prises chez nous pour réduire le handicap des coûts salariaux se sont traduites par une hausse de l’activité économique allant en s’intensifiant et soutenue par les exportations. La croissance moyenne de 1,8% prévue par la FEB il y a déjà six mois semble donc tout à fait réalisable en 2017. Pour autant que les risques externes liés aux incertitudes concernant le Brexit et les mesures protectionnistes de Trump restent sous contrôle, la croissance sur une base annuelle pourrait même augmenter pour approcher 2% d’ici à la fin de 2017 et continuer à fluctuer autour de ce chiffre en 2018.
Et maintenant ? Sommes-nous satisfaits de cette situation ou voulons-nous donner un petit coup de pouce supplémentaire à notre croissance économique ? Si nous choisissons la deuxième option, plusieurs mesures sont essentielles : une réduction de notre impôt des sociétés pour toutes les entreprises (PME, moyennes et grandes), la résorption de la congestion routière et une approche visant à pourvoir les nombreux emplois vacants dans les entreprises belges. La FEB a déjà fait son choix.
Source: FEB