L’assureur-crédit Atradius prévoit 12.775 faillites en Belgique en 2021
L’assureur-crédit Atradius prévoit 12.775 faillites en Belgique en 2021, soit une augmentation de 61 % par rapport à 2020. C’est ce qui ressort du dernier rapport Insolvency Forecast de l’assureur-crédit. Alors que le nombre de faillites a diminué d’un tiers en 2020, une nouvelle étude d’Atradius prévoit une augmentation sans précédent des faillites en 2021. Les faillites en Belgique n’ont jamais augmenté aussi rapidement au cours des 20 dernières années. Une partie des entreprises qui ont été sauvées en 2020 grâce aux diverses aides gouvernementales et au moratoire sur les faillites risquent de disparaître cette année.
2020 : baisse du nombre de faillites malgré la crise du coronavirus
En 2020, la crise du coronavirus a eu un impact limité sur le nombre de faillites en Belgique. Il a même baissé de 30 % par rapport à 2019. Cependant, cette baisse était artificielle et largement due aux mesures prises par le gouvernement pour minimiser l’impact économique du coronavirus. Les procédures de faillite ont été temporairement gelées et de nombreuses entreprises ont résisté aux premiers confinements grâce à des mesures de soutien fiscal à grande échelle.
2021 : Nombre de faillites plus élevé qu’avant la pandémie
Malheureusement, comme les programmes de soutien devraient être progressivement supprimés au second semestre 2021, les perspectives au niveau des faillites sont beaucoup moins positives cette année. Atradius s’attend à une croissance de 61 % du nombre de faillites en Belgique. Il s’agit de la plus forte hausse en un an au cours des 20 dernières années. Au total, l’assureur-crédit prévoit 12.775 faillites en Belgique en 2021. Atradius s’attend à ce que l’impact le plus important se fasse sentir dans les secteurs de l’horeca et du voyage, de l’art et de la culture, du commerce de détail, des transports et des services aux entreprises.
Frederik Devooght, Country Manager BeLux d’Atradius : « Les mesures prises par les autorités belges ont apporté un soutien à court terme, mais à long terme, nous prévoyons qu’il sera difficile pour de nombreuses entreprises de garder la tête hors de l’eau. Ça passe ou ça casse. Lorsque le gouvernement décidera de supprimer progressivement les mesures de soutien à l’économie, ce n’est qu’alors que la crise du coronavirus fera véritablement sentir son impact. En particulier dans les entreprises qui ne tourneront pas encore à plein régime. À mesure que la crise se poursuit, nous nous attendons également à ce que de nombreux entrepreneurs choisissent de cesser leus activités et de ne pas attendre une éventuelle faillite.»
Un scénario semblable partout dans le monde
Une tendance similaire se dessine également au niveau international. Atradius prévoit qu’à l’échelle mondiale, le nombre de faillites augmente de plus d’un quart après avoir connu une baisse de 14 % l’an dernier. Comme en Belgique, cette augmentation globale est due à la suppression progressive des programmes d’aide et à la réouverture des procédures de faillite.
La vague de faillites en Belgique en 2021 serait l’une des plus puissantes au monde. Aux Pays-Bas, Atradius s’attend à ce que les faillites n’augmentent « que » de 44 % en 2021, bien que les chiffres des faillites aient été plus élevés ces dernières années. L’augmentation du nombre de faillites serait même plus élevée en Belgique qu’au Royaume-Uni (+56 % en 2021), qui, en plus de la crise du coronavirus, subit également les conséquences du Brexit.
« À l’échelle mondiale et en Belgique, il y a trois forces principales qui expliquent l’augmentation des faillites : l’effet de ralentissement dû aux moratoires sur les faillites, la détérioration générale de la conjoncture économique, et enfin l’ampleur et la durée du soutien gouvernemental. La question est maintenant de savoir à quelle vitesse les gouvernements supprimeront leurs programmes de soutien. Agiront-ils de manière brusque ? Ou y aura-t-il éventuellement des mesures transitoires pour certains secteurs spécifiques ? Des incitations économiques seront-elles mises en place pour des nouveaux projets ? La croissance économique va-t-elle rebondir ? Les réponses à ces questions joueront un rôle déterminant dans l’ampleur de la croissance du nombre de faillites en Belgique dans les années à venir », conclut Frederik Devooght.
Bron: Atradius