La reprise économique mondiale, en marche depuis 2016, se poursuit. A la lecture du rapport semestriel d’Atradius Economic Outlook, les prévisions font état d’une croissance du PIB de 3,2% en 2018, soit son niveau le plus élevé depuis 2011. L’économie belge n’est pas en reste et conserve une croissance stable, bien qu’il faille s’attendre à un recul des exportations, comme dans l’ensemble de la zone euro. En parallèle, les risques pesant sur notre économie se sont considérablement renforcés. Les nuages s’amoncellent en raison des incertitudes de la politique américaine et de la guerre commerciale latente.
« Après une année 2017 solide, 2018 promet également d’être un bon cru pour l’économie mondiale », analyse Christophe Cherry, Managing Director d’Atradius BeLux. « L’accroissement des risques pourrait cependant avoir de fortes répercussions sur l’économie belge, qui est une économie ouverte ; il faudra donc suivre cette situation de près. »
Belgique : des perspectives positives, mais la prudence reste de mise
La croissance du PIB belge reste stable. Après un faible ralentissement de la croissance en 2018 (1,6%), la croissance économique reprendra en 2019 son tempo de 2017 (1,7%). En outre, le nombre de faillites dans notre pays est en baisse. L’année passée, le nombre d’entreprises fermant leurs portes avait augmenté de 9%, cette année, il recule de 2%.
La croissance des exportations ralentit cependant. Cette année, l’augmentation reste stable (4,4% contre 4,5% en 2017), mais on attend une croissance de seulement 3,7% en 2019. En 2016, les exportations avaient fait un bond de 7,5% en comparaison avec l’année précédente.
En zone euro, la croissance atteint son pic
La zone euro se porte bien à son tour, avec une croissance de 2,5% en 2017. Le chômage s’y élève à 8,5%, son plus faible niveau depuis 2008. Il poursuivra sa baisse en 2018 pour s’établir à 8,2%.
En revanche, les prochaines années s’annoncent moins positives. La croissance du PIB ralentit à 1,8% en 2019 et la croissance des exportations également, à 3,6% (contre 5,3% l’année précédente). Ces évolutions s’expliquent par le renforcement de l’euro.
Risques accrus
Des chiffres globalement positifs, donc, mais avec tout de même quelques zones d’ombre. Atradius cite plusieurs risques bien réels pesant sur l’économie internationale. Ces derniers mois, le protectionnisme des Etats-Unis a pris des contours beaucoup plus nets, ce qui pourrait déclencher une réaction en chaîne. Il est également question d’un refroidissement de l’économie chinoise, qui passe de 6,9% en 2017 à 6% en 2019. Enfin, il faut prendre en compte les difficultés géopolitiques et notamment les tensions au Moyen-Orient, principalement entre l’Arabie saoudite et l’Iran.
« Au vu de la politique menée à l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour parler d’une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine », précise Christophe Cherry. « D’autres pays prennent même des mesures pour renforcer la coopération. Mais les signes précurseurs d’une guerre commerciale sont bel et bien présents et son impact se fera sentir partout dans le monde ».
Source: Atradius